II
Minuscules dans l’immensité du plateau couvert d’herbe maigre qu’était le Désert des Larmes, les deux cavaliers pressaient leurs coursiers sous la bruine incessante.
Un guerrier du désert grelottant les vit venir. Après avoir tenté de les distinguer à travers la fine pluie, il fit faire volte-face à son robuste poney et retourna dans la direction d’où il était venu. En quelques minutes, il rejoignit un groupe de guerriers vêtus comme lui de fourrures et coiffés de casques de fer ornés de glands. Pour armes, ils avaient de courts arcs en os avec de longues flèches empennées de plumes de faucon et des cimeterres.
Il échangea quelques mots avec ses camarades, et ils fouettèrent leurs montures vers les deux cavaliers.
— Le camp de Terarn Gashtek est encore loin ? demanda Elric, hors d’haleine, car ils avaient chevauché sans discontinuer pendant une journée.
— Pas très. Nous devrions… Regardez !
Tristelune montra du doigt une dizaine de cavaliers qui arrivaient à bride abattue.
— Des barbares du désert… des hommes du Porteur de Flammes. Préparons-nous à combattre : ils ne perdront pas de temps en pourparlers.
Stormbringer grinça en sortant du fourreau ; la lourde lame aidait le poignet de son maître, de sorte qu’elle lui paraissait légère comme une plume.
Tristelune tira ses deux épées à la fois, tenant la plus courte de la même main que les rênes.
Les guerriers orientaux s’approchèrent en formant un demi-cercle. Ils poussaient de sauvages cris de guerre. Elric força brutalement sa monture à s’immobiliser et accueillit le premier en lui enfonçant Stormbringer dans la gorge, pointe la première. Une odeur de soufre s’éleva, et le guerrier étrangla un cri inhumain, ouvrant des yeux épouvantés en prenant conscience de son terrible sort, car Stormbringer buvait non seulement le sang, mais les âmes.
Elric pourfendit sauvagement un autre homme du désert, lui coupant le bras droit et fracassant son casque et son crâne. La pluie et la sueur se mêlaient sur ses traits blancs et tendus, et coulaient dans ses yeux cramoisis, l’aveuglant presque. Il faillit tomber de sa selle en faisant volte-face pour se défendre contre un cimeterre hurlant. Il para le coup et, d’une brusque torsion du poignet, désarma son adversaire, puis plongea la noire lame dans son cœur. Le guerrier mourut en hurlant comme un loup hurle à la lune, un dernier cri avant que Stormbringer bût son âme.
Empli de dégoût envers lui-même, Elric continua de se battre avec une force surhumaine. Tristelune restait à distance respectueuse de l’épée de l’albinos, dont il connaissait le goût pour les amis d’Elric.
Bientôt, il ne resta plus qu’un seul guerrier du désert. Elric le désarma et dut retenir son avide lame noire avant qu’elle ne plonge dans son cou.
Résigné à l’horreur de la mort, l’homme parla dans une langue gutturale qui parut familière à Elric. En effet, elle était proche d’une des langues anciennes qu’il avait apprises au cours de son étude de la sorcellerie. Il lui répondit dans cette langue :
— Tu es l’un des guerriers de Terarn Gashtek, le Porteur de Flammes ?
— C’est la vérité. Et vous devez être le Maléfique au Blanc Visage des légendes. Je vous supplie de me tuer avec une arme moins immonde que celle dont vous êtes armé.
— Je n’ai pas l’intention de te tuer. Nous sommes venus nous joindre à Terarn Gashtek. Mène-nous à lui.
L’homme s’empressa d’acquiescer et se remit en selle.
— Qui êtes-vous, pour parler la Langue Sacrée de notre peuple ?
— On me nomme Elric de Melniboné. Connais-tu ce nom ?
— Non. Mais la Langue Sacrée n’est plus parlée depuis des générations, sauf par les chamanes ; or, à en croire votre habit, vous êtes un guerrier.
— Nous sommes deux mercenaires. Mais trêve de questions. J’expliquerai le reste à ton chef.
Laissant les chacals festoyer derrière eux, ils suivirent l’Oriental tremblant.
Bientôt, ils aperçurent au loin une nappe de fumée s’élevant de nombreux feux de camp, mais il leur fallut encore avancer longtemps avant de découvrir toute l’étendue du camp barbare.
Le camp avait plus d’un mille de côté. Les barbares avaient monté leurs tentes de cuir rondes, qui donnaient à leur campement l’aspect d’une ville primitive. Au centre, s’élevait un édifice nettement plus grand que les autres, décoré de soies et de brocarts de couleurs vives.
Parlant dans la langue de l’Ouest, Tristelune dit :
— Ce doit être la tente de Terarn Gashtek. Voyez, il a recouvert ses peaux à peine tannées d’une vingtaine de drapeaux de guerre orientaux.
Son visage se rembrunit en reconnaissant l’étendard souillé d’Eshmir, le drapeau au lion d’Okara et les étendards ensanglantés de l’affligée Changshaï.
Le guerrier désarmé les précéda entre les rangs des barbares accroupis, qui les regardaient impassiblement. Devant l’affreuse demeure de Terarn Gashtek, était exposée sa grande lance de guerre, décorée des trophées de ses conquêtes : crânes et ossements de princes et de rois des pays d’Orient.
— Nous ne devons pas permettre à un homme tel que celui-là de détruire la civilisation naissante des Jeunes Royaumes.
— Les royaumes jeunes sont résistants, lui fit remarquer Tristelune. C’est en vieillissant qu’ils tombent, aidés par Terarn Gashtek et ses pareils.
— Tant que je vivrai, il ne détruira pas Karlaak et n’atteindra pas Bakshaan !
— Mais Nadsokor, la Ville des Mendiants, mériterait bien sa visite. Si nous échouons, Elric, seule la mer l’arrêtera et encore n’est-ce pas certain.
— Avec l’aide de mon parent, Dyvim Slorm, nous l’arrêterons. Espérons que le messager de Karlaak le trouvera rapidement.
— Sinon, mon ami, nous aurons bien du mal à repousser cinq cent mille guerriers.
Le barbare qui les avait amenés cria :
— Ô Conquérant, puissant Porteur de Flammes, deux hommes veulent vous parler.
Une voix indistincte et hargneuse gronda :
— Faites-les entrer.
Ils pénétrèrent dans la tente malodorante, éclairée par un feu entouré d’un cercle de pierres. Un homme émacié, couvert plutôt que vêtu de vêtements colorés et disparates, visiblement le fruit de pillages, était vautré sur un banc. Il y avait plusieurs femmes dans la tente. L’une d’elles emplissait de vin le gobelet d’or qu’il tenait.
Terarn Gashtek la repoussa violemment et regarda les nouveaux arrivants. Son visage était presque aussi creusé que les crânes qui ornaient sa tente, et ses yeux obliques étaient profondément enfoncés sous d’épais sourcils.
— Qui sont-ils ?
— Je l’ignore, seigneur, mais à eux deux ils ont tué dix de nos hommes et m’auraient fait subir le même sort…
— Tu ne mérites pas mieux que la mort si tu t’es laissé désarmer. Sors, et trouve-toi vite des armes, sinon je fais don de tes entrailles aux chamanes pour leur divination.
L’homme s’éclipsa.
— Ainsi donc, vous avez tué dix de mes Seigneurs, et vous venez vous en vanter devant moi. Expliquez-vous.
— Nous n’avons fait que nous défendre contre vos guerriers. Nous ne leur cherchions pas querelle, dit Elric de son mieux dans le rude langage du barbare.
— Vous vous êtes bien défendus, je vous l’accorde. Nous comptons qu’un des nôtres vaut trois citadins amollis. Je vois que vous êtes occidental, bien que votre silencieux compagnon ait les traits d’un Elwherien. Venez-vous de l’Est ou de l’Ouest ?
— De l’Ouest, répondit Elric. Nous sommes des guerriers voyageant librement, et louons nos épées à ceux qui nous paient ou nous promettent un riche butin.
— Les guerriers de l’Ouest ont-ils tous votre valeur ? demanda Terarn Gashtek, craignant d’avoir sous-estimé ceux qu’il comptait conquérir.
— Nous sommes un peu supérieurs à la moyenne, mentit Tristelune.
— Et la sorcellerie ? Leur magie est-elle puissante ?
— Non, dit Elric, c’est un art presque oublié.
La bouche du barbare se tordit en un sourire de soulagement et de triomphe. Il fouilla dans les replis de ses soieries criardes et en tira un petit chat noir ligoté, qu’il se mit à caresser. Le chat se tortilla en vain et fixa son ravisseur d’un regard brûlant.
— Alors, dit Terarn Gashtek, nous n’avons rien à craindre. Pourquoi êtes-vous venus ? Je devrais vous faire torturer pendant des jours pour avoir tué dix de mes meilleurs éclaireurs.
— Nous espérions nous enrichir en vous aidant, puissant Porteur de Flammes, dit Elric. Nous pourrions vous désigner les plus riches villes et les plus mal défendues. Voulez-vous de nous ?
— J’ai besoin d’hommes comme vous, certes, et je suis prêt à vous enrôler dans mes armées. Mais, écoutez-moi bien, je ne me fierai à vous que lorsque vous aurez prouvé votre loyauté. Trouvez à vous installer, et venez ce soir à la fête. Je vous donnerai une idée du pouvoir que je détiens, pouvoir grâce auquel j’écraserai l’Ouest et le transformerai en désert sur dix mille milles.
— Merci, dit Elric. Nous attendons la fête avec impatience.
Ils sortirent de la tente et avancèrent au hasard dans le dédale de tentes et de feux, de chars et de bêtes de trait ou de selle. La nourriture semblait rare, mais le vin coulait en abondance, calmant la faim dévorante des barbares.
Ils arrêtèrent un guerrier et lui firent part des ordres que Terarn Gashtek leur avait donnés. Gardant un silence hostile, il les conduisit à une tente.
— Trois de ceux que vous avez tués se la partageaient. Elle est à vous par les lois de la guerre, ainsi que les armes et le butin qu’elle contient.
— Nous voilà déjà plus riches, dit Elric, feignant une intense satisfaction.
Seuls dans la tente, qui était encore plus sale que celle de Terarn Gashtek, ils discutèrent.
— Je me sens plutôt mal à l’aise au sein de cette horde sanguinaire, dit Tristelune. Et chaque fois que je pense à ce qu’ils ont fait d’Eshmir, l’envie d’en massacrer le plus possible me démange. Alors, que faisons-nous ?
— Pour le moment, rien. Attendons ce soir et la suite des événements. (Elric soupira.) Notre tâche me paraît impossible. Jamais je n’ai vu horde aussi importante.
— Oui, dit Tristelune, même sans l’aide de la magie de Drinij Bara pour abattre les murs des villes, ils sont invincibles. Aucune nation ne peut leur résister et les Pays de l’Ouest sont si occupés à se quereller entre eux qu’ils ne pourront jamais s’unir à temps. La civilisation est menacée. Prions pour qu’il nous vienne une inspiration, vos Dieux Noirs sont sophistiqués eux, du moins ; espérons que l’intrusion des barbares leur déplaira autant qu’à nous.
— Ils jouent à d’étranges jeux avec leurs marionnettes humaines, dit Elric. Qui sait ce qu’ils projettent ?
Des flambeaux de joncs éclairaient la tente enfumée de Terarn Gashtek lorsque Elric et Tristelune firent leur entrée. La fête, elle consistait surtout à boire le plus possible, avait déjà commencé.
— Bienvenue, mes amis ! cria le Porteur de Flammes en brandissant sa coupe. Voici mes capitaines. Venez vous joindre à eux !
On leur fit place sur un des bancs et on leur versa du vin, dont ils burent parcimonieusement.
— Que l’on amène notre esclave ! hurla Terarn Gashtek. Que l’on amène Drinij Bara, notre sorcier favori !
Devant lui, sur une table, se trouvait le chat, qui se débattait dans ses liens, et aussi un long couteau.
Des guerriers hilares traînèrent un homme grand et maigre, à l’air morose, vers le feu et le forcèrent à s’agenouiller devant le chef barbare. Il jeta un regard menaçant à Terarn Gashtek, puis vit le chat et le couteau, et son regard s’éteignit.
— Que voulez-vous de moi ? demanda-t-il hargneusement.
— Est-ce ainsi que l’on s’adresse à son maître, jeteur de sorts ? Qu’importe. Nous voulons amuser nos hôtes, des hommes qui nous ont promis de nous guider vers de riches villes marchandes. Montrez-leur quelques-uns de vos tours.
— Je ne suis pas un illusionniste. Vous ne pouvez demander cela à un des plus grands sorciers du monde !
— Je ne demande pas, j’ordonne ! Allons, animez notre fête. Que vous faut-il ? Quelques esclaves ? Le sang d’une vierge ? Nous vous l’obtiendrons.
— Je n’ai pas besoin de ces attrapes, je ne suis pas un de vos chamanes bredouillants.
Soudain, le sorcier aperçut Elric. L’albinos sentit son puissant esprit tenter de pénétrer le sien. Drinij Bara avait reconnu en lui un de ses pairs. Allait-il le trahir ?
Elric s’attendait au pire. Changeant de position sur le banc, il lui fit un signe de la main que tout sorcier occidental devait reconnaître, l’Oriental le connaissait-il ?
Il le reconnut. Après un moment d’indécision, il se remit à faire des passes dans l’air en marmonnant des incantations.
Les spectateurs retinrent une exclamation de surprise en voyant un nuage doré se former puis prendre la forme d’un grand cheval que montait un cavalier que tous reconnurent : Terarn Gashtek. Le chef barbare se pencha vers l’image et demanda :
— Qu’est-ce que c’est ?
Une carte géographique sembla se dérouler sous les sabots du cheval.
— Les pays de l’Ouest, s’écria Drinij Bara. Je vais faire une prophétie.
— Quelle est-elle ?
Le cheval piétina la carte, qui se fissura et éclata en mille morceaux qui se changèrent en fumée. Puis l’image du cavalier éclata également en fragments et disparut.
— C’est ainsi que le puissant Porteur de Flammes détruira les prospères nations de l’Ouest, annonça Drinij Bara.
Les barbares poussèrent des hourras triomphaux, mais Elric souriait en lui-même. Le magicien oriental se moquait de Terarn Gashtek et de ses capitaines.
Les restes de fumée formèrent un grand globe doré qui émit un instant une vive lumière puis disparut.
Terarn Gashtek daigna rire.
— Un excellent tour, magicien ; et une prophétie véridique. C’est bien. Ramenez-le à sa niche !
Tandis qu’on l’entraînait, Drinij Bara jeta un regard interrogateur à Elric.
Plus tard dans la nuit, lorsque les barbares furent ivres morts, Elric et Tristelune se glissèrent hors de la tente et se dirigèrent vers l’endroit où Drinij Bara était enfermé.
Un guerrier montait la garde devant la petite hutte. Tristelune exhiba une outre de vin et, feignant d’être ivre, alla vers lui.
— Que veux-tu étranger ? grogna le garde.
— Rien, mon ami. Nous cherchons notre tente.
— Comment veux-tu que je sache où elle est ?
— Oui, bien sûr… tiens, goûte de ce vin. Il vient de la réserve personnelle du Porteur de Flammes.
L’homme avança la main.
Mais Tristelune porta l’outre à ses lèvres.
— Non, j’ai changé d’avis. Il est trop bon pour un simple guerrier.
— Ah, vraiment ? Le garde fit un pas vers Tristelune. C’est ce que nous allons voir ! Peut-être un peu de ton sang lui donnera-t-il du goût, mon petit.
Tristelune battit en retraite, et le guerrier le suivit.
Elric courut silencieusement vers la cabane ; il dut se baisser pour apercevoir Drinij Bara, qui était étendu les poings liés sur une pile de peaux non tannées. Le sorcier leva les yeux.
— Vous ! Que voulez-vous ?
— Nous sommes venus vous aider, Drinij Bara.
— Pourquoi ? Vous n’êtes pas de mes amis. Vous n’avez rien à gagner et tout à perdre en m’aidant.
— Je suis sorcier, comme vous.
— Je le savais bien. Mais dans mon pays, les sorciers ne s’entraident pas, bien au contraire.
— En fait… nous avons besoin de votre aide pour mettre fin aux conquêtes sanguinaires du barbare. Il est donc notre ennemi commun. Si nous vous aidons à retrouver votre âme, nous aiderez-vous en retour ?
— Vous aidez… bien sûr. Je ne songe qu’à la façon de me venger de lui. Mais soyez prudent, ne serait-ce que pour moi. S’il soupçonne votre but, il tuera le chat et nous tuera tous.
— Nous allons essayer de vous apporter le chat. Est-ce tout ce qu’il vous faut ?
— Oui. Dès que j’aurai échangé un peu de mon sang avec lui, mon âme regagnera mon corps.
— Bien. J’essaierai de… Un bruit de voix le fit se retourner. Qu’est-ce que c’est ?
— Ce doit être Terarn Gashtek, répondit le sorcier avec épouvante. Chaque nuit, il vient se railler de moi.
— Où est le garde ? La voix rauque du barbare était toute proche. Qu’est-ce que… Il aperçut Elric, et son regard se fit méfiant. Que faites-vous ici, homme de l’Ouest ? Et qu’avez-vous fait du garde ?
— Quel garde ? Je n’ai pas vu de garde. En cherchant ma tente, j’ai entendu ce chien pousser un cri. Poussé par la curiosité, je suis entré pour voir le spectacle d’un grand sorcier réduit à cet état.
Terarn Gashtek prit une voix menaçante.
— Encore une imprudence de ce genre, mon ami, et vous pourrez contempler le spectacle de votre propre cœur. Regagnez votre tente, nous partons au matin.
Feignant la peur, Elric s’empressa d’obéir.
Un cavalier solitaire vêtu de la livrée des Messagers Officiels de Karlaak poussait son cheval vers le sud. En arrivant au sommet d’une colline, il aperçut un village devant lui. Il pressa l’allure et interpella le premier homme qu’il aperçut dans les rues.
— Vite, dites-moi, que savez-vous de Dyvim Slorm et de ses mercenaires d’Imrryr ? Sont-ils passés par ici ?
— Oui, la semaine passée. Ils se rendaient à Rignariom, sur la frontière de Jadmar, pour offrir leurs services au Prétendant de Vilmir.
— Étaient-ils à pied ou à cheval ?
— Les deux.
— Merci, ami, lui cria le messager qui galopait déjà en direction de Rignariom.
Le messager de Karlaak chevaucha toute la nuit, suivant une large piste récemment frayée. Une importante armée était passée par ici. Il priait les Dieux pour que ce fût celle de Dyvim Slorm.
Dans les jardins parfumés de la cité de Karlaak, les citoyens attendaient dans une atmosphère tendue des nouvelles qui, ils le savaient, ne pouvaient pas venir encore. Ils mettaient leurs espoirs en Elric et en leur messager. Si l’un d’eux échouait, tout espoir était perdu. Il fallait que tous deux réussissent. Tous deux.